Vernissage
le 12 mars 2015 de 18h à 20h
Inspirée par l'ouvrage du théoricien économique Jeremy Rifkin, La nouvelle société du coût marginal zéro : l'internet des objets, l'émergence des communaux collaboratifs et l'éclipse du capitalisme, l’exposition Open Source: Art at the Eclipse of Capitalism réunit simultanément dans différents lieux à Berlin, à Paris et sur internet, un ensemble d’oeuvres, qui depuis les années 1990 reflètent la transition économique que vit notre époque.
Les règles du grand jeu de l’économie mondiale sont en train de changer. Le capitalisme se meurt et un nouveau paradigme qui va tout bousculer s’installe : les communaux collaboratifs. C’est une nouvelle économie qui se développe, où la valeur d’usage prime sur la propriété, où la durabilité supplante le consumérisme et où la coopération chasse la concurrence. (…) Ce nouveau paradigme est favorisé par l’émergence des réseaux sociaux et de l’Internet des objets, qui sera bientôt omniprésent dans notre quotidien. (..) En parallèle, le capitalisme, miné par sa logique interne de productivité extrême, rend le coût marginal – qui est le coût de production d’une unité supplémentaire d’un bien ou d’un service – quasi nul.
Quatrième de couverture de Jeremy Rifkin, La nouvelle société du coût marginal zéro : l'internet des objets, l'émergence des communaux collaboratifs et l'éclipse du capitalisme, éditions LLL, 2014.
Que l'on adhère ou pas aux théories de Jeremy Rifkin, on ne peut que reconnaître l'existence de tensions et de changements dans notre cadre économique.
Quand des avancements majeurs dans le domaine de l'énergie et des communications entrent en conflit, une Révolution industrielle apparaît. Le tarissement des énergies fossiles et l'avènement des énergies renouvelables, en tandem avec l’essor d'Internet et maintenant les applications de l'Internet des objets, ont déclenché depuis la fin des années 80 une Troisième Révolution Industrielle. En découle ce développement qui a apporté des changements consistants à la société, s'accélérant à un rythme sans précédent dans chaque secteur.
Il était inévitable que l’art soit également touché par ces évolutions. De quelle manière les artistes travaillent en reflétant, à la fois par le contenu et par la forme, ces vicissitudes du monde d'aujourd'hui?
L'exposition Open Source se penche sur une sélection d'artistes actifs pour la plupart depuis 1990, qui ont utilisé les nouvelles technologies, ont imaginé un futur différent, se sont confrontés aux enjeux écologiques, ont passé au crible les potentiels des cyborgs et du post-humanisme, ou qui ont commenté l'économie et qui ont su extraire l’essence de cet impact psychologique global de notre culture actuelle.
Par exemple, le retrait de la main de l'artiste, entamé depuis prés d'un siècle, s’est doté d’une nouvelle dimension technologique dans le travail de nombreux peintres, qui ont utilisé l'ordinateur pour créer leurs œuvres. Les premières Computer Paintings d'Albert Oehlen des années 90, réalisées à partir d'un ordinateur portable « Texas Instrument », posent par inadvertance la question de l'auteur, du labeur, de la robotique et du possible chômage technologique qui en découlerait.
Le travail de Bernadette Corporation illustre et critique de manière éloquente la facture entropique à venir pour la société capitaliste, The Earth’s Tarry Dreams of Insurrection Against the Sun montrant des images de la marée noire de BP en 2010.
La vidéo de Rirkrit Tiravanija Ghost Reader, évoque la question complexe du copyright, de l'identité, du sujet et de l'émotion dans notre société en mutation. Annlee, le personnage sorti d’un manga et dont les droits ont été achetés par des artistes, lit ici intégralement le roman de Philip K. Dick, Do Androids Dream of Electric Sheep?, source du film Blade Runner.
Pamela Rosenkranz attire l'attention sur les contradictions inhérentes au capitalisme en commentant le caractère frauduleux d'industries à première vue fort séduisantes, présentées comme purifiantes et alternatives (nouvelles matières plastiques, produits pharmaceutiques, eau minérale), qui ont donné lieu pourtant aux dommages parmi les plus dévastateurs de notre biosphère.
Open Source, à travers le cadre de l'économie pris au sens large, examine la manière dont les artistes ont pris part ou évoqué de manière critique ces développements culturels et sociétaux récents, en opposition avec le discours habituel du marché de l'art.
Il faut compter sur le regard et la voix des artistes pour discuter de l'urgence de l’invention de notre futur et de l’évolution d’un monde guidé par des transformations technologiques et culturelles profondes.
Parmi les artistes exposés :
Cory Arcangel, Allora & Calzadilla, Ian Cheng, Bernadette Corporation, Simon Denny, Jeff Elrod, John Gerrard, Calla Henkel & Max Pitegoff, Pierre Huyghe, Alex Israel, Daniel Keller, John Kelsey, Josh Kline, Agnieszka Kurant, Ajay Kurian, Louise Lawler, Mark Leckey, Megan Marrin & Tyler Dobson, Michel Majerus, Katja Novitskova, Albert Oehlen, Laura Owens, Seth Price, Richard Prince, Sebastian Lloyd Rees, Tabor Robak, Pamela Rosenkranz, Hugh Scott-Douglas, Steven Shearer, Reena Spaulings, Frank Stella, Rirkrit Tiravanija, Kelley Walker, Christopher Wool.
Le commissariat de l’exposition est assuré par Lisa Schiff, fondateur et dirigeant de SFA Art Advisory et co-fondateur de VIA Art, Leslie Fritz, conseiller chez SFA Art Advisory, et Eugenio Re Rebaudengo, fondateur et dirigeant de ARTUNER.
Remerciements particuliers à Jeremy Rifkin qui a inspiré cette exposition, à Hans,Ulrich Obrist pour l'interview de Jeremy Rifkin à paraître sur internet et dans le livre qui sera publié à l’issue de l’exposition par Karma, New York, à Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo, qui accueille une après-midi de réflexion autour des problématiques de l’exposition et à Lauren Guilford, chargée de recherches chez SFA.
Avec le soutien d'Art Production Fund, New York.
CALENDRIER DES EVENEMENTS
9 mars – 19 avril : Affichage (billboards) de Rirkrit Tiravanija à Berlin, en collaboration avec Art Production Fund, New York
11 mars : Hotel Moon au New Theater, Berlin, organisé de Max Pitegoff et Calla Henkel
12 mars : Vernissage de l'exposition à la Galerie Max Hetzler, Berlin et sur ARTUNER.COM
13 mars : Vernissage de l'exposition à la Galerie Max Hetzler, Paris
14 mars : Conférence de Jeremy Rifkin suivie d’une table ronde au Palais de Tokyo, Paris
Contacts presse : Cora Hansen (+49 30 346 49 7850), Irena Satkeová (+33 1 57 40 60 80), presse@maxhetzler.com