RAYMOND HAINS
Affiches Lacérées / Torn Posters
26 November 2022 – 5 January 2023
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Press Release
Galerie Max Hetzler is pleased to announce Torn Posters, a solo exhibition of nine works by Raymond Hains (1926–2005), a central figure in twentieth-century French art. The exhibition unveils a representative panorama from the 1960s to the 1990s, revealing the innovative universe conceived by this prominent post-war artist.
Associated with New Realism, lyrical abstraction as well as Lettrism and Situationism, Hains crystalised the social and collective memory of his time, by peeling off the skin of urban walls, alongside other members of the Affichiste group, such as Mimmo Rotella, François Dufrêne and Jacques Villeglé. Hains had already photographed a number of advertising posters when, in 1949, he started to strip down sidewalk posters, anonymously torn and damaged by wind and rain. He exhibited them for the first time in 1957 at Galerie Colette Allendy in Paris, with Villeglé. Just like Marcel Duchamp, who elevated everyday objects to the status of high art, Hains substituted an art of predation for an art of creation, also producing readymades.
The exhibition encompasses two types of torn posters: the ‘affiches lacérées’ on canvas or cardboard, and the ‘tôle’ works on sheet metal. The posters appear as lyrical, distorted images, with colourful graphics evoking Henri Matisse’s cut-outs. Among the earliest on view is Sans titre (Hommage à Klein), 1961, which comprises multiple blue layers in homage to the artist’s great friend, Yves Klein. Hains was captivated by the sensuality of the torn paper that he found, the shapes and colours, the split words or letters, as exemplified by Untitled, 1971. Moreover, the artist was attracted to puns, double meanings, wordplay and polysemy. Buried between the successive strata of posters, scattered words and fragments of sentences appear, giving new meaning to the original advertisements. The titles often derive from any words that are still legible in the composition. For example, in La Lessive Génie, 1961, Hains uses an announcement for a political meeting to make a subliminal political statement about the Algerian war. Meanwhile, the work Sociale Populaire Nationale, 1973, refers to another period of political posters from around 1970–73 that were inspired by the resignation of André Malraux and the death of Charles de Gaulle.
Four ‘tôle’ works on metal are also displayed. Hains became interested in the supporting structures for the posters from 1957 onwards. In these works, images and texts are almost completely blurred in favour of the grey metal sheet, that becomes the very subject of the abstract composition. ‘I was interested in posters on sheet metal because I liked what rust brings to the composition, the evocative power of its drawings, of its brown spots’1, the artist explained.
In Sans titre N° 5D (série Dauphin), 1990, the name ‘Dauphin’ refers to the company that produced all of the billboards in France at the time. This small series of monumental works adopts the standard dimensions of the Abstract Expressionist paintings of the 1950s. Similarly, the pattern of vertical stripes visible in La Palissade de Beaubourg, 1976 – which was part of the fence of the Centre Pompidou during its construction and whose name presents a mischievous wordplay between ‘la palissade’ (fence) and ‘lapalissade’ (truism) – ironically alludes to the striped abstractions so prevalent in the artistic scene at this time. Ever adapting the medium to his discourse, Hains thus blurred the boundaries between sculpture, object and painting.
Raymond Hains (b. 1926, Saint-Brieuc; d. 2005, Paris) participated in major international exhibitions including The Art of Assemblage at MoMA, New York (1961); Paris-Paris at Centre Pompidou, Paris (1982); documenta IV, Kassel (1968); and documenta X, Kassel (1997). In 2017, a large room was dedicated to the artist’s work at Vive Arte Viva, the 57th Venice Biennale; and in 2019, a large-scale torn poster work from the ‘Dauphin’ series was exhibited at the Fondation Louis Vuitton, Paris, in the exhibition ‘The Collection of the Fondation. A Vision for Painting.’ Between 2000 and 2002, retrospective exhibitions took place at Centre Pompidou, Paris; MACBA, Barcelona; Foundation Serralves, Porto and Moore College of Art, Philadelphia. Other solo exhibitions of Hains’ work include MAMCO, Geneva (2015); Les Abattoirs, Toulouse (2002); MAMAC, Nice (2000); Musée d’art Moderne, Saint-Etienne (2000); MUMOK, Vienna (1995) and Fondation Cartier, Paris (1994).
The artist’s work is held in various museum collections including the Centre Pompidou, Paris; Fondation Cartier, Paris; Fundação Serralves, Porto; Hamburger Kunsthalle, Hamburg; MACBA, Barcelona; MAMAC, Nice; Moderna Museet, Stockholm; Modern Art Museum of Fort Worth; MUMOK, Vienna; Musée National d’Art Moderne; Musée d’Art Moderne de Paris; Museum Ludwig, Cologne; Museu Coleção Berardo, Lisbon; Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid; Sprengel Museum, Hannover; The Museum of Modern Art, New York; and Walker Art Center, Minneapolis, among others.
1. R. Hains, quoted in ‘Hains et la morale de l’affiche déchirée’, Opus International 112, Paris, February – March 1989; in Gli Affichistes, tra Milano a la Bretagna, Milan: Grafiche Aurora, 2005, p. 214.
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La Galerie Max Hetzler a le plaisir d’annoncer Affiches Lacérées, une exposition monographique de l’artiste Raymond Hains (1926–2005). Les neuf oeuvres de l’exposition dévoilent un panorama représentatif des années 1960 à 1990, et révèlent l’univers avant-gardiste conçu par cette figure majeure de la scène artistique d’après-guerre.
Associé au Nouveau Réalisme, à l’abstraction lyrique ainsi qu’au Lettrisme et au Situationnisme, Hains a cristallisé la mémoire collective et sociale de son temps, notamment en s’appropriant la peau des murs urbains, aux côtés des autres membres du groupe des Affichistes, que sont Mimmo Rottella, François Dufrêne et Jacques Villeglé.
Hains a déjà photographié un certain nombre d’enseignes publicitaires quand en 1949, il décide de se faire « ravisseur d’affiches » déchirées anonymement et abimées par le vent et la pluie au hasard des rues. Il les exposera pour la première fois en 1957 à la galerie Colette Allendy, à Paris avec Villeglé. Tout comme Marcel Duchamp ayant élevé des objets du quotidien au rang d’oeuvres d’art, Hains substitue un art de prédation à un art de création et crée à son tour des ready-made en donnant une nouvelle signification à des objets pré-existants vides de sens.
L’exposition regroupe deux types d’affiches lacérées, celles sur toile ou carton et celles sur « tôles ». Les affiches apparaissent comme des images lyriques et déformées, aux graphismes colorés évoquant les découpages d’Henri Matisse. Les fonds bleus des réclames arrachées dans Sans titre (Hommage à Klein), 1961, deviennent ainsi une dédicace à son ami Yves Klein. Le choix des affiches s’explique par l’attrait pour la sensualité du papier, les formes et des couleurs, les fragments de mots ou de lettres, comme dans Untitled, 1971 qui mêle mots et compositions aux couleurs vives. Hains nourrit en effet une attirance pour les contresens, les calembours et les rapprochements de sonorités. Enfouis entre les strates successives, des fragments de phrases donnent un sens nouveau à la réclame ainsi détournée. De même, les titre des oeuvres proviennent souvent de mots lisibles laissés au hasard. Dans La Lessive Génie, 1961, une annonce pour un meeting politique est associée à une publicité. Hains transforme la contingence urbaine en une déclaration politique subliminale. Sociale Populaire Nationale, 1973 renvoie à une autre période d’affiches politiques, vers 1970–1973, inspirées par le départ de Malraux et la mort de De Gaulle.
Raymond Hains s’est intéressé aux supports des affiches à partir des années 1957. Dans les quatre tôles de l’exposition, les images et les textes sont presque totalement estompés au profit de la structure grise, qui devient alors le sujet même de la composition abstraite. « Je me suis intéressé aux affiches sur tôle à la fois car j’aimais le métal pour ce que m’apportait la rouille, le pouvoir évocateur de ses dessins, de ses taches brunes »1. L’oeuvre adopte les dimensions standard des 1peintures expressionnistes abstraites des années 1950. Le motif à bandes verticales visible dans La Palissade de Beaubourg de 1976, partie de la clôture du Centre Pompidou lors de sa construction et dont le nom est un jeu de mot malicieux entre ‘la palissade’ et une “lapalissade”, est aussi une allusion ironique aux abstractions rayées des artistes travaillant à cette période. Hains adapte le medium à son discours et brouille ainsi les frontières entre sculpture, objet et peinture.
Raymond Hains (1926, Saint-Brieuc – 2005, Paris) a participé a des expositions internationales majeures comme The Art of Assemblage (MoMA, New York, 1961), Paris-Paris (Centre Pompidou, Paris, 1982), Documenta IV (Cassel, 1968) et Documenta X (Cassel, 1997). Plus récemment, une grande salle a été consacrée à l’oeuvre de Hains à « Vive Arte Viva », la 57e Biennale de Venise (2017), et une affiche déchirée de la série « Dauphin » a été exposée à la Fondation Louis Vuitton, Paris, dans l’exposition « La Collection de la Fondation. Le parti de la peinture » (2019). Entre 2000 et 2002, des rétrospectives furent organisées au Centre Pompidou, Paris; MACBA, Barcelone; Fondation Serralves, Porto; Moore College of Art, Philadelphie et au MAMAC, Nice. Des expositions personnelles majeures ont eu lieu à la Monnaie de Paris (2016); MAMCO, Geneva (2015); Les Abattoirs, Toulouse (2002); MAMAC, Nice (2000); Musée d’art Moderne, Saint-Etienne (2000); Mumok, Vienne (1995) et Fondation Cartier, Paris (1994).
Les oeuvres de Hains sont conservées dans de grandes collection publiques, dont le Centre Pompidou; Fondation Cartier; Fondation Louis Vuitton, Paris; MACBA, Barcelone; MAMAC, Nice; MoMA, New York; Mumok, Vienne; Musée d’Art moderne, Paris; Musée des Beaux Arts, Nantes; Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid; Kunsthalle, Mannheim; Städel Museum, Francfort; Walker Art Center, Minneapolis, entre autres.
1 R. Hains, cité dans ‘Hains et la morale de l’affiche déchirée’, Opus 1 International 112, Paris, February – March 1989; in Gli Affichistes, tra Milano a la Bretagna, Milan: Grafiche Aurora, 2005, p. 214.
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