VICTOR MAN
From Wounds and Starry Dreams
3 September – 22 October 2022
Installation Views
Press Release
From A Golden Chalice
Mary Magdalene
A Dialogue
Outside the gates of the city of Jerusalem. It is evening.
AGATHON. It’s time to go back inside the city. The sun is setting and it’s already getting dark across the city. It’s becoming very still. — But why won’t you answer me, Marcellus? Why are you staring away into the distance like that?
MARCELLUS. I’ve been thinking that the distance the sea laps at the shores of this country. I’ve been thinking that beyond the sea that eternal, divine Rome rises to the stars, where no day passes without a celebration. And I’m here on foreign soil. I’ve been thinking about it all. But I forgot. It’s probably time for you to return to the city. It’s getting dark. And when it’s twilight, a girl waits outside the city gates for Agathon. Don’t let her wait, Agathon, don’t let her wait, your lady friend. I tell you the women of this country are very strange. I know. They are full of mystery. Don’t let her wait, your lady, for you never know what can happen. Terrible things can happen in a minute. You should never lose a minute.
AGATHON. Why are you talking to me like this?
MARCELLUS. I think since she is pretty, your lady, that you shouldn’t make her wait. I tell you, a beautiful woman is something forever inexplicable. The beauty of woman is a mystery. Don’t try to understand it. You never know what a beautiful woman can be, what she is forced to do. That’s it, Agathon! Oh my—did I know one. Did I know one. I saw things happen which I will never fathom. No man would ever fathom them. We never get to the bottom of what happens.
AGATHON. What did you see happen? I beg you, tell me more!
MARCELLUS. Let’s go. Perhaps the hour’s come when I can tell you without having to shudder at my own words and thoughts.They walk slowly, going back on the road to Jerusalem. Stillness surrounds them.
They walk slowly, going back on the road to Jerusalem. Stillness surrounds them.
...
Georg Trakl, 1906
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Galerie Max Hetzler
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Tiré du Calice d’Or
Marie Madeleine
Un dialogue
Devant les portes de Jérusalem. Le soir tombe.
AGATHON. Il est temps de revenir en ville. Le soleil s’est couché et le crépuscule déjà tombé sur la cité. Tout est devenu très calme. — Mais que ne réponds-tu, Marcellus? Que regardes-tu, d’un œil absent, dans le lointain?
MARCELLUS. Je pensais que là-bas, dans le lointain, la mer baigne les côtes de ce pays; je pensais qu’au-delà de cette mer, Rome l’Éternelle, semblable aux dieux, monte jusqu’aux étoiles, Rome où jamais une journée ne se passe sans fête. Et je suis ici, en terre étrangère. Voilà à quoi je pensais. Mais j’oubliais: il est grand temps que tu retournes à la ville. Le crépuscule tombe. Et à l’heure du crépuscule, une jeune fille attend Agathon devant les portes de la ville. Ne la fais pas attendre, Agathon, ne la fais pas attendre, ta bien-aimée. Je te le dis, les femmes de ce pays sont bien étranges; je sais qu’elles sont pleines d’énigmes. Ne la fais pas attendre, ta bien-aimée; car on ne sait jamais ce qui peut arriver. En un instant des choses terribles peuvent arriver. Il ne faut jamais manquer l’instant.
AGATHON. Pourquoi me dis-tu cela?
MARCELLUS. Je veux dire: si elle est belle ta bien-aimée, tu ne dois pas la faire attendre. Je te le dis, une femme belle est quelque chose d’éternellement inexplicable. La beauté d’une femme est une énigme. On ne la perce jamais. On ne sait jamais ce que peut être une femme belle, ce qu’elle peut être contrainte de faire. Voilà, Agathon! Ah, tu sais... j’en connaissais une. J’en connaissais une, je vis arriver des choses que je n’éluciderai jamais. Personne ne pourrait les élucider. Nous ne voyons jamais la raison de ce qui arrive.
AGATHON. Qu’as-tu vu ? Je t’en prie, raconte-le-moi.
MARCELLUS. Bon, mais alors, partons. Peut-être l’heure est-elle venue que je pourrai te raconter sans devoir trembler
devant mes propres paroles et mes propres pensées. Ils se retournent lentement vers Jérusalem. Silence autour d’eux.
Ils se retournent lentement vers Jérusalem. Silence autour d’eux.
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Georg Trakl, 1906
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